Entre racines brisées et désir d'appartenance
La migration est un acte de courage qui bouleverse les certitudes d'une vie familière. La sécurité, comprise comme le foyer, la langue et les êtres chers, est mise à l'épreuve. Ceux qui partent cherchent un nouvel espace, mais craignent souvent de trahir ce qu'ils ont laissé derrière eux. Ils se retrouvent suspendus entre deux mondes. Tout comme dans les relations amoureuses – où la promesse d'un lien peut engendrer anxiété, dépendance et peur de se perdre – le migrant vit une forme d'attachement émotionnel au pays d'accueil. C'est un investissement, un pari sur un avenir incertain.
Identité brisée
La migration bouleverse l'identité. Il ne s'agit pas seulement d'adopter une langue ou des habitudes différentes, mais de gérer la fracture intérieure qui se crée : entre ce que l'on a apporté avec soi et ce que l'on doit construire. Le chemin peut être le suivant :
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Assimilation : embrasser pleinement la nouvelle culture, au risque d'effacer ses racines.
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Marginalité : rester en marge, n'appartenant ni au passé ni au présent, en équilibre entre deux mondes.
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Intégration : maintenir et renforcer les deux affiliations, en recherchant un équilibre authentique.
S'instruire, c'est aussi guérir d'un deuil.
Quitter sa terre natale peut s'apparenter à un deuil. Le vide laissé est difficile à combler et exige du temps, des récits et une prise de conscience. Raconter son histoire devient une thérapie, pour soi-même comme pour ceux qui nous accueillent. Le récit crée un lien entre l'intérieur et l'extérieur.
L'adaptation n'est pas qu'une question superficielle : il s'agit de reconnaître ses émotions, d'accepter la souffrance et de faire face à la fragmentation avec dignité. Ceux qui migrent ne cherchent pas seulement des opportunités ; ils cherchent aussi à être entendus.
Dialogue interculturel : la voie de la communauté
La présence des migrants ne suffit pas à elle seule à créer un sentiment d'appartenance : c'est le dialogue qui instaure la confiance. Un dialogue qui :
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Abaisser les barrières de la peur et de la méfiance.
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des relations authentiques et horizontales
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Elle construit des communautés imaginaires , constituées non seulement d'espaces partagés, mais aussi d'histoires qui s'entrecroisent, d'empathie et de responsabilité mutuelle.
Transformer la peur en renaissance
Même si l'on considère la migration comme une perte, elle peut être un vecteur de renaissance :
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Raconter son expérience permet de retrouver son identité.
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Le dialogue permet de tisser des liens solides et de gagner la confiance.
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L'inclusion crée un sentiment d'appartenance et de sens.
Accueillir quelqu'un ne signifie pas lui rendre son équilibre perdu, mais lui offrir les outils pour le retrouver. Et ceux qui partent n'enrichissent pas seulement leur vie : ils transforment tout ce qu'ils rencontrent.
La migration est un acte à la fois délicat et puissant : un saut dans l’inconnu. Pourtant, elle peut être un commencement. Lorsque la fracture n’est pas niée mais reconnue, elle devient un pont. Ce pont porte en elle la possibilité d’une régénération – ensemble, migrants et communautés – tissant des liens, reconstruisant un tissu social plus humain.
Le podcast « L’éléphant dans la pièce – Migration », disponible sur RaiPlay Sound, propose une perspective inédite sur les migrations africaines, remettant en question le discours dominant qui se concentre exclusivement sur les arrivées en Europe. Il met en lumière le paradoxe de la mondialisation : tout peut circuler librement, sauf les personnes. Le podcast suggère que la migration peut constituer une ressource stratégique, non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour l’avenir de l’Europe.
Vous pouvez l'écouter ici :
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