
Ne détournez pas le regard : la mort des autres nous concerne.
La mort d'un autre homme me remet en question. Ce n'est pas une phrase pour la méditation matinale : c'est un choc. Emmanuel Lévinas ne nous console pas, il nous accuse. Il nous dit qu'à chaque fois qu'un autre meurt – dans la solitude, dans l'indifférence, dans l'abandon – nous sommes là. Non pas comme spectateurs, mais comme complices potentiels. Car le silence n'est jamais neutre. Car l'indifférence est déjà une forme de violence. « La mort d'un autre homme me remet en question et me met en question, comme si, par ma possible indifférence, je devenais le complice de cette mort affirme Emmanuel Lévinas .
Il ne s’agit pas d’une réflexion abstraite , mais d’un impératif . À une époque qui anesthésie la conscience, qui transforme la douleur en données et la souffrance en contenu, Lévinas nous contraint à redevenir humains. Elle nous rappelle que la mort d’autrui n’est pas un événement à observer, mais une responsabilité à assumer. Que notre regard n’est jamais innocent . Que notre silence n’est jamais neutre.
Chaque fois qu'une autre personne meurt – dans la solitude, l'abandon, l'invisibilité – nous sommes là. Non pas comme spectateurs, mais comme complices potentiels. Car l'indifférence est déjà une forme de violence. Car ne pas réagir est déjà un choix.
Cet appel ne concerne pas seulement la mort physique. Il concerne toute forme d'exclusion, de marginalisation, d'effacement. Il concerne ceux qui sont ignorés, oubliés, rendus insignifiants. Et il nous concerne chaque fois que nous choisissons le refuge confortable de l'abstraction, chaque fois que nous disons : « Cela ne me regarde pas. »
Mais ça nous regarde. Toujours.
Lévinas nous propose une éthique de la présence. Non pas une éthique qui se mesure en mots, mais qui se manifeste par le geste, le regard, la responsabilité. « Comme si je ne devais pas le laisser seul dans sa solitude mortelle » : cette phrase est une épreuve. Une limite. Un carrefour. Elle nous interroge : sommes-nous prêts à être présents même quand c’est gênant, même quand c’est inutile, même quand c’est douloureux ?
Être présent, c'est s'exposer. C'est renoncer à l'excuse de la distance. C'est accepter que les autres se soucient de nous, même si nous ne les connaissons pas, même s'ils ne nous ressemblent pas, même s'ils ne nous demandent rien.
Dans un monde qui glorifie la déconnexion comme une forme de liberté, Lévinas nous rappelle que la véritable liberté découle de la responsabilité. Être libre ne signifie pas être seul, mais être capable de répondre. Répondre aux autres, à leur fragilité, à leur vulnérabilité.
Voici la tâche. Voici l'avertissement. Ne détournez pas le regard. Ne le laissez pas seul. Ne cherchez pas d'excuses.
La mort d'un autre nous affecte. Et notre réaction nous définit.
Ne vous retournez pas : Levinas et l’éthique qu’il expose
À une époque qui célèbre la déconnexion comme une forme de liberté, Emmanuel Lévinas nous oblige à redevenir humains. Il le fait non par des proclamations, mais par une question silencieuse et radicale : êtes-vous prêts à être là, même quand c’est dérangeant ?
Né en 1906 à Kaunas , en Lituanie, Lévinas vécut le siècle le plus violent de l'histoire moderne. Juif, rescapé de l'Holocauste et témoin de l'abîme, il ne chercha ni consolation ni rédemption. Il recherchait une philosophie qui, loin de protéger le sujet, l'exposait ; une philosophie qui, au lieu de se replier sur la pensée de l'être, s'ouvrait à l'altérité.
Pour Levinas, la rencontre avec l'autre n'est jamais neutre. Le visage de l'autre me regarde, m'interpelle, me questionne. Non comme un objet de connaissance, mais comme un sujet de responsabilité. Le visage est nu, vulnérable, exposé. Et c'est précisément pour cette raison qu'il exige une réponse.
La mort d'autrui me met en question , non pas en tant que simple spectateur, mais en tant que complice potentiel. Cette phrase n'est pas une pensée : c'est une accusation. Chaque fois qu'une personne meurt dans la solitude, l'indifférence ou l'abandon, nous sommes présents. Notre silence n'est jamais innocent. Notre distance n'est jamais neutre.
Lévinas ne propose pas une morale du devoir, mais une éthique de la proximité. Il ne s'agit pas de faire le bien, mais d'être présent. De renoncer à l'alibi de l'abstraction. D'accepter que les autres nous concernent – même quand nous ne les connaissons pas, même quand ils ne nous ressemblent pas, même quand ils ne nous demandent rien.
Être présent, c'est s'exposer. C'est ne pas détourner le regard. C'est accepter que la liberté ne soit pas la solitude, mais la capacité de répondre. De répondre aux autres, à leur fragilité, à leur vulnérabilité. Dans votre travail, cette éthique peut se concrétiser. Un éditorial n'est pas qu'un texte : c'est un geste qui interrompt l'indifférence. Une photographie n'est pas qu'une image : c'est un regard qui expose. Une satire n'est pas qu'une ironie : c'est une responsabilité qui dérange.
Lévinas nous invite à créer un contenu qui n'anesthésie pas, mais éveille.
Qui n'explique pas, mais interroge. Qui ne console pas, mais expose.
Qui ne recherche pas le consensus, mais la vérité.

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